Après plusieurs échanges avec des adhérent(e)s, (enseignant(e)s, personnels de surveillance, de direction), nous avons décidé d'attirer votre attention sur sur ce phénomène qui se multiplie (merci les réseaux sociaux !!!) dans les écoles, les établissements, les centres de loisirs...
Sachez que votre Autonome est à vos côtés dans les situations de responsabilité civile...
Maurice RAIFFÉ
Sachez que votre Autonome est à vos côtés dans les situations de responsabilité civile...
Maurice RAIFFÉ
Les jeux dangereux
Un rapide tour d'horizon...
Les jeux dangereux à l’école n’ont rien de très nouveau. Les premiers cas d’accidents, avec le célèbre « jeu du foulard », remontent aux années 50. Aujourd’hui certaines pratiques dans les établissements scolaires sont tout aussi préoccupantes. Elles touchent des élèves de tous âges, de la maternelle au lycée. En France, plus de 500 000 élèves sont concernés et on déplore entre 10 et 15 décès par an d’enfants et d’adolescents (13 pour l'année 2023) liés à ces jeux qui virent au drame.
Les filles comme les garçons s’adonnent à des jeux dits de non oxygénation ou d’asphyxie. Ces divertissements sont particulièrement dangereux. Ils ont pour but de procurer des sensations intenses comme des vertiges ou des hallucinations en freinant l’irrigation du sang dans le cerveau. Ces activités sont connues sous des noms candides tels que :
* Le jeu de la tomate : des concours d’apnée s’organisent et le vainqueur est celui qui arrête de respirer le plus longtemps.
* Le rêve indien : ce passe-temps répandu dans les cours de récréation et sur TikTok est très populaire auprès des adolescents. La règle consiste à hyperventiler pendant quelques secondes puis à bloquer sa respiration en se mettant le pouce dans la bouche jusqu’à l’évanouissement.
* Le jeu du Kosmos : le principe d’asphyxie est similaire, mais l’étranglement se fait par un copain !
La liste des jeux dangereux à l’école n’est malheureusement pas exhaustive et les pratiques à risques se renouvellent sans cesse tels le « rêve bleu », le « jeu de la grenouille », « 30 secondes de bonheur ». Certains vont être motivés par la curiosité ou la recherche de sensations fortes. D’autres, plus fragiles, vont agir sous la contrainte ou la pression du groupe. Les conséquences peuvent parfois être irréversibles, voire mortelles.
Les jeux dits d’agression sont une autre manière de s’« amuser ». La règle est assez basique : faire gratuitement usage de violence physique. Dans le meilleur des cas, les enfants peuvent intégrer la partie de leur plein gré. Mais, la plupart du temps, ces pratiques se font sous la contrainte. Le schéma est très souvent celui d’une victime isolée attaquée par un groupe d’élèves.
La série sud-coréenne Squid Game a fait un « tabac ». Les acteurs participent à une chasse au trésor jalonnée par des jeux on ne peut plus innocents à première vue, comme 1, 2, 3 soleil ou encore le tir à la corde. Le principe est simple : tu perds, tu meurs ! Cette série a fait un carton auprès des jeunes. Certains adolescents n’ont pas manqué de s’en inspirer en infligeant brimades et humiliations à leurs camarades.
D’autres activités violentes sont à déplorer dans les établissements scolaires :
* Le jeu des 12 coups n’est pas récent, mais il revient en force dans les cours de collège. Tu as 12 ans ? Tu auras le droit à 12 coups ! C’est bien souvent une pluie de gifles qui s’abat sur l’élève.
* Le jeu du flipper : un groupe de jeunes encercle un « camarade », volontaire ou pas. Il se fait frapper et bousculer jusqu’à perdre connaissance.
Ces pratiques ludico-violentes ont évolué dans le temps. Initialement la victime était choisie au hasard. Aujourd’hui, la cible peut être le camarade qui a eu la moins bonne note ou la meilleure, le plus gros ou le plus timide par exemple. On parle alors davantage de harcèlement d’autant plus si le souffre-douleur est souvent le même.
Au programme des activités que l’on préférerait ne pas voir dans les établissements scolaires : les jeux de défis.
De nouveaux challenges apparaissent régulièrement dans les cours de récré :
* La Baleine bleue : venu de Russie, ce jeu entraîne les participants dans une série de 50 épreuves dont l’étape ultime est le suicide.
* Le Labello Challenge : la règle consiste à couper un morceau de son stick à lèvres dès que l’on ne se sent pas bien. Quand le tube est terminé, les adolescents sont invités à se mutiler, voire à mettre fin à leurs jours.
* Le Skull breaker Challenge ou le briseur de crâne : il s’agit de faire tomber un camarade en frappant ses jambes au moment où il saute en l’air.
* Le défi de la cicatrice. Le principe : se pincer la joue jusqu’à se marquer de façon indélébile. Les dermatologues déplorent l’apparition d’angiomes stellaires (lésions de la peau en forme d’étoile) liés à ces pratiques.
* Tide Pod Challenge : Un défi dangereux qui a encouragé certains jeunes à ingérer des capsules de détergent à lessive, entraînant de graves intoxications.
Evidemment les jeux dangereux se renouvellent et se réinventent à l’infini. Certains jeunes y participent pour s’intégrer à un groupe, pour faire comme tout le monde. D’autres veulent montrer qu’ils n’ont peur de rien.
Des vidéos virales se propagent sur les réseaux sociaux, et sur TikTok principalement. Les jeunes internautes, poussés par la curiosité, y sont très sensibles. Dans ce contexte, il est indispensable de ne pas négliger les effets néfastes des écrans.
Les risques...
Les jeux dangereux pratiqués par les jeunes comportent de nombreux risques qui peuvent avoir des conséquences graves, tant sur le plan physique que psychologique. Quelques-uns des principaux risques associés à ces comportements :
Risques Physiques
- Blessures Graves : Les jeux peuvent entraîner des fractures, des contusions, des lésions internes ou des traumatismes crâniens. Par exemple, les sauts à partir de hauteurs peuvent provoquer des chutes dangereuses.
- Asphyxie : Des jeux comme le "choking game" peuvent entraîner une perte de conscience, des lésions cérébrales dues à un manque d'oxygène, voire la mort.
- Brûlures : Dans des défis impliquant le feu, les participants peuvent subir des brûlures graves, entraînant des cicatrices permanentes ou nécessitant des soins médicaux intensifs.
- Intoxications : Les défis alimentaires, comme ingérer des substances non comestibles (par exemple, des capsules de détergent), ou respirer une bombe de déodorant, des produits détachants... peuvent causer des intoxications aiguës, des lésions organiques et, dans certains cas, la mort.
- Infections : Les jeux impliquant des coupures ou des blessures peuvent exposer les participants à des infections, y compris des infections graves comme le tétanos.
- Traumatismes Émotionnels : Être impliqué dans un accident ou assister à un incident tragique peut entraîner des traumatismes émotionnels, de l'anxiété ou des troubles de stress post-traumatique (TSPT).
- Pression Sociale : Les jeunes peuvent ressentir une pression de groupe pour participer à des activités dangereuses, ce qui peut affecter leur estime de soi et leur prise de décision.
- Normalisation des Comportements à Risque : La participation à ces jeux peut conduire à une normalisation de comportements risqués, augmentant la probabilité d'une escalade dans les risques.
- Conséquences Judiciaires : Dans certains cas, les comportements peuvent entraîner des poursuites judiciaires, surtout s'ils causent des blessures à autrui.
- Impact sur la Vie Scolaire : Les incidents liés à ces jeux peuvent entraîner des sanctions scolaires, des expulsions ou des perturbations dans l'environnement scolaire.
- Stigmatisation : Les jeunes qui refusent de participer à ces jeux peuvent être stigmatisés par leurs pairs, ce qui peut entraîner des problèmes d'isolement social ou de rejet.
A lire : Une étude intéressante
Les réponses...
Les jeux dangereux dans les écoles, collèges et lycées sont une préoccupation importante, et plusieurs textes officiels encadrent la sécurité des élèves ainsi que les comportements à adopter dans les établissements scolaires.
- Code de l'éducation : L'article L. 551-1 du Code de l'éducation stipule que l'établissement doit garantir la sécurité des élèves. Cela inclut la prévention des comportements dangereux, comme les jeux qui peuvent mettre en danger la sécurité physique des élèves.
- Règlement intérieur des établissements scolaires : Chaque école, collège ou lycée a un règlement intérieur qui précise les règles de vie et de sécurité. Ce règlement doit interdire les jeux dangereux et préciser les conséquences en cas de non-respect de ces règles.
Circulaires ministérielles ( à voir) : Le Ministère de l'Éducation nationale a émis diverses circulaires concernant la sécurité des élèves. Ces circulaires rappellent l'importance de prévenir les comportements à risque et de sensibiliser les élèves aux dangers de certains jeux.
- Responsabilité des établissements : Les directrices et directeurs d'écoles, les chefs d'établissements ont la responsabilité de veiller à la sécurité des élèves. Ils doivent mettre en place des actions de prévention, informer les élèves et les parents sur les dangers liés à certains jeux et prendre des mesures pour interdire toute pratique jugée dangereuse.
- Lutte contre le harcèlement scolaire : Certains jeux peuvent également faire partie de comportements de harcèlement. La loi n° 2019-791 du 26 juillet 2019 relative à l'école de la confiance renforce les mesures contre le harcèlement en milieu scolaire.
- Éducation et sensibilisation : Informer les élèves sur les dangers des jeux dangereux à travers des ateliers, des conférences ou des séances d'information.
- Formation du personnel : Former les enseignants et le personnel éducatif à repérer les signes de jeux dangereux et à intervenir de manière appropriée.
- Collaboration avec les parents : Impliquer les parents dans la sensibilisation aux dangers des jeux dangereux, en les informant des comportements à surveiller.
- Intervention rapide : Mettre en place des protocoles d'intervention en cas d'incidents liés à des jeux dangereux, incluant des mesures de soutien pour les élèves concernés.
Conclusion : Les jeux dangereux représentent un risque significatif pour la sécurité des élèves dans les établissements scolaires. Il est essentiel que les écoles, collèges et lycées adoptent des mesures proactives pour prévenir ces comportements, en s'appuyant sur des textes officiels et en promouvant une culture de sécurité et de responsabilité.
Nous restons à votre disposition pour toute aide, toute précision, toute intervention.